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CONCLUSION
L’année passée en Institut Médico Educatif m’a fait découvrir nombres de spécificités conséquentes du handicap mental. Tantôt découragé, tantôt sur-motivé, j’avais des difficultés à trouver ma « vitesse de croisière ». Une des questions récurrentes que je me posais était de savoir comment j’arriverai le mieux à stimuler intellectuellement les élèves dont j’avais la responsabilité. On l’a bien vu dans la première partie, les activités rituelles du matin n’ont pas agit dans ce sens car elles laissaient toujours la possibilité de remettre au lendemain l’effort cognitif nécessaire pour s’engager dans le travail proposé. Inversement, le travail en projet fut pour moi une réussite. Mais après coup, j’avais le sentiment de ne pas exploiter assez ces situations si riches. Lorsque je les voyais s’investir autant, réussir des « choses » inattendues il me semblait qu’il y avait là un support très intéressant. En effet, cela aurait été l’occasion de leur faire réaliser qu’ils savaient mobiliser leurs compétences pour en acquérir d’autres. Mais les commentaires que je faisais n’avaient pas une portée suffisante. Depuis, j’ai découvert l’entretien d’explicitation qui aurait pu m’aider à leur faire prendre conscience qu’ils savent des choses et qu’ils savent les utiliser à bon escient. Mais, ne voir que cet intérêt là dans cet outil serait réducteur. Il est aussi d’une aide précieuse dans la relation d’aide puisqu’il permet d’affiner les évaluations diagnostiques en prenant en compte les éléments procéduraux de chacun. De même, la mise à distance qu’implique l’entretien d’explicitation permettra aux élèves aux élèves de s’engager plus consciemment dans les apprentissages. Et je fais l’hypothèse (puisque je n’ai pas pu l’expérimenter) que cela les aidera aussi a planifier une procédure pour réaliser la tâche demandée. A force de pratiquer des retours sur ce qu’ils ont fait, ils auront certainement plus de facilités à faire eux-même les bilans de ce qu’ils savent et à quoi ça sert. A travers ces mises à distances qu’implique l’entretien d’explicitation je pense que les élèves comprendront mieux l’acte d’apprendre. L’ensemble des questionnements qui leurs seront proposés seront d’ordre procéduraux, ce qui en étonnera plus d’un car la plupart d’entre-eux focalisent sur le résultat sans se préoccuper du chemin parcouru pour y arriver. A la longue ils comprendront que la procédure et tout aussi importante que le résultat. Certes, cela rendra le champ des apprentissages beaucoup plus vaste mais, du coup, cela dédramatisera l’erreur qui ne représentera que la trace ultime d’une procédure. Finalement, j’espère ainsi pouvoir les guider vers le comprendre plutôt que vers le réussir.
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